Pour les comprendre il faut remonter au Moyen-Age. Cette grande période de l’histoire dure environ mille ans, entre le 5e et le 15e siècles. Mais pour rencontrer les premières armoiries, il faut attendre le 12e siècle environ. Cette science ou cet art naît en fait sur les champs de bataille.
Curieux pour un art, n’est-ce pas ?
Quand on parle de Moyen-Age, on pense immédiatement à châteaux, princesses et… chevaliers. Comme leur nom l’indique, il s’agit de personnes nobles qui combattaient à cheval. Pour se protéger, leur équipement de défense se perfectionne de plus en plus, passant du cuir à la cotte de maille puis à l’armure intégrale, faite de plaques de métal recouvrant tout le corps, y compris la tête, coiffée d’un casque intégral, appelé heaume.
Cette armure, si elle protégeait bien les combattants, posait cependant un problème crucial : comment se reconnaitre sur les champs de bataille ?
Apparaissent alors des dessins distinctifs d’abord sur les boucliers des chevaliers, puis les couvertures des chevaux ou les bannières.
Ces dessins de couleurs vives étaient visibles de loin, facilement reconnaissables et permettaient l’identification rapide de qui les portait : les armoiries étaient nées.
L’usage des armoiries s’étend rapidement à l’ensemble de la société : familles, corporations de métiers, religieux, villes, régions, pays… devenant en quelque sorte une carte d’identité ou une carte de visite.
Des exemples :
Armoiries de la corporation des bouchers de Troyes
Armoiries de la corporation des menuisiers de Rouen
Armoiries de Briançon
Armoiries du Dauphiné
En savoir plus sur les armoiries du Grand Briançonnais
Pour identifier et répertorier toutes ces armoiries, on les regroupe dans des sortes de grands catalogues, appelés armoriaux. Ils étaient tenus par des personnes chargées à l’origine d’annoncer les noms des combattants lors des tournois : les héraults. Ce sont eux qui ont donné le nom à cette science : l’héraldique.
En héraldique les couleurs sont regroupées en familles et portent des noms particuliers.
Une seule règle à respecter pour leur emploi : on ne doit pas superposer deux couleurs de la même famille : pas de lion gueules sur du sinople, ni de d’aigle d’or sur de l’argent !
Les armoiries peuvent être également divisées en plusieurs parties.
C’est ce que l’on appelle des partitions, des plus simples au plus complexes. Voici les partitions de base. Elles correspondraient aux marques des coups reçus sur le bouclier lors des combats :
Parti
Coupé
Tranché
Taillé
Écartelé
Écartelé en sautoir
Sur ces armoiries, on trouve très souvent des représentations d’animaux, d’objets, de constructions, d’arbres ou de plantes.
C’est ce que l’on appelle des figures. Tout peut être représenté, du moment que le dessin reste simple pour être facilement identifiable. Les figures peuvent représenter un trait de caractère, physique ou moral de la personne, être en référence avec le métier qu’elle pratique - c’est généralement le cas des armoiries des corporations de métier – ou encore correspondre à un jeu de mot avec son nom : Monsieur de la Tour, choisira une tour pour le représenter, tandis que madame Dupont choisira elle… un pont. Ce type d’armoiries s’appelle des armoiries parlantes.
Maintenant que tu as compris ce qu’était l’héraldique, à toi de réaliser tes propres armoiries.
Dessine sur ton bouclier ce qui te représente le mieux : une activité que tu aimes faire, un dessin qui rappelle ton nom ou ton prénom ou qui fait référence à une de tes qualités...
Les représentations d’animaux symbolisent souvent un trait de caractère. Pour t’aider voici quelques exemples ci-dessous, mais tu peux en chercher d’autres ! Tu peux aussi utiliser le langage des fleurs et des arbres.
Bref, laisse parler ton imagination, mais n’oublie pas la règle des couleurs : on ne superpose pas deux couleurs de la même famille !
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L’abeille, la fourmi |
La prévoyance |
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Le hérisson, le cerf |
La prudence |
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La chouette |
La prudence, la vigilance, le savoir, la modestie |
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L’aigle, le lion |
La force, le pouvoir |
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Le chamois, l’écureuil |
L’agilité, la vivacité, l’indépendance |
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L’âne |
La patience, l’humilité |
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La colombe |
La douceur, la paix |
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Le chat |
La finesse, la liberté |
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Le cheval |
L’intrépidité, l’impatience |
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Le chien |
La fidélité, la reconnaissance |
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La licorne |
La liberté, la pureté, l’honnêteté |
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Le phénix |
L’immortalité |
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Le rat |
La discrétion, la prudence |
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Le renard |
La ruse, la subtilité |
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L’hydre, le sanglier, le taureau |
Le courage |
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La tortue |
La prudence, la modestie |
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Service du Patrimoine - Colette Colomban