Le plan-relief de Briançon

En 2002, la Ville de Briançon a fait réaliser une copie de quatre tables du plan-relief de Briançon. Conservée dans la salle d’audience de l’ancien tribunal, elle est accessible pendant les visites guidées du service du Patrimoine.

Qu’est-ce qu’un plan-relief, et à quoi servait-il ?

 

L’origine

 

Les premiers modèles sont exécutés par des ingénieurs italiens dès le 16e siècle. L’exemple est suivi en France par Alain Manesson-Mallet. En 1663, il offre à Louis XIV son premier plan-relief : la cité de Pignerol, place française dans le Piémont. La collection est réellement inaugurée en 1668 à l’initiative de Louvois, ministre de la Guerre. Elle est complétée au gré des travaux de fortification et des conquêtes de Louis XIV et Louis XV. D’abord conservés aux Tuileries, puis dans la Grande Galerie du Louvre, les plans-reliefs ont été transférés aux Invalides en 1777. Ils ont été produits ou modifiés jusqu’en 1870.

 

Des outils stratégiques

 

 

 

Les plans-reliefs représentent villes et places fortes avec leurs campagnes dans les limites de 600 m, portée utile de l’artillerie. L’échelle choisie pour la plupart des modèles sera donc de 1/600e. L’utilité de ces plans était multiple : permettre au roi et à son état-major d’appréhender les faiblesses des fortifications, programmer les modifications, préparer les opérations de siège, servir à l’instruction des armées. Ainsi, en 1695, Vauban écrivait au ministre de la Guerre : « Il y a un relief de Namur dans les Tuileries, je vous demanderai d’avoir la complaisance d’y venir avec moi, je vous ferai toucher au doigt et à l’œil tous les défauts de cette place. »

Confidentielles jusqu’en 1700, ces maquettes ont été par la suite présentées lors de rencontres diplomatiques sur autorisation royale.

 

Comment sont-ils réalisés ?

 

Jusqu’en 1750, les plans-reliefs sont réalisés sur place, les tables s’agençant à la manière d’un puzzle suivant les lignes des éléments paysagers. À partir de plans, de relevés de bâtiments et d’aquarelles, le paysage est modelé avec des lames de bois et les détails restitués avec du papier mâché. Le sol, préalablement encollé, est pulvérisé de sable ou d’un flocage de soie teintée. Les arbres sont de fines chenilles de soie entrelacées autour d’un fil de fer. Les eaux sont peintes. Les bâtiments sont taillés dans de petits blocs de bois habillés de papiers gravés ou peints.

 

 

 

 

 

Le plan-relief de Briançon

 

Construit de 1731 à 1736 sous la direction des ingénieurs Colliquet et Nézot, l’original est composé de 50 tables et mesure près de 44 m2. Il représente la ville et les forts qui l’entourent. Le paysage inclut les sommets de la Croix de Toulouse et de l’Infernet, il s’étend jusqu’à la campagne du hameau de Sainte-Catherine. Il permet d’observer des bâtiments aujourd’hui disparus : couvent des Cordeliers, caserne de Vauban et manutention près de la porte de la Durance ou village ouvrier du fort des Trois Têtes. D’autres bâtiments, présents sur le plan, n’ont jamais été bâtis, comme dans le fort du Château ou celui des Trois Têtes.

 

 

 

Pour les enfants : maquette de Briançon à faire en famille 

 

 

 

 

Service du Patrimoine - Philippe Delmas

 

Envie d'en savoir plus : Musée des Plans-Reliefs

 

Bibliographie

  • Deroo Eric & Polonovski Max – « La France en relief », édition réunion des Musées Nationaux, Grand Palais, 2012
  • Manesson-Mallet Allain – « Les travaux de Mars ou l’art de la Guerre », Tome 1, 1685
  • Warmoes Isabelle – « Le Musée des plans-reliefs »,  éditions du patrimoine, centre des monuments nationaux, 1997

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